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Vivre une micro-aventure en Ardennes en plein hiver, c’est avant tout relever un défi local, chercher une expérience intense qui va au-delà de la simple escapade, où chaque instant devient une épreuve physique et émotionnelle gravée dans la mémoire.

Récemment, j’ai eu l’occasion de vivre une micro-aventure en Ardennes alliant randonnée, packraft et bivouac, sur la section la plus sauvage de l’Ourthe, ma rivière favorite en Belgique. Sinueuse, bordée de forêts denses et de falaises escarpées, elle offre un cadre unique. Le meilleur dans tout ça, c’est que l’itinéraire que j’ai concocté pour cette expédition d’un week-end forme une boucle, ce qui simplifie la logistique d’un projet déjà complexe de base.

Cette micro-aventure en Ardennes, je l’ai vécue avec un ami proche, ce qui a rendu l’expérience encore plus intense. Entre météo glaciale et immersion totale en pleine nature, cette aventure m’a rappelé à quel point un bon équipement est crucial. Dans cet article, je vous partage mon expérience ainsi que les essentiels à emporter pour une micro-aventure réussie.

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Jour 1 : Packraft sur l’Ourthe en aval de Nisramont et randonnée vers le bivouac

La première journée de cette micro-aventure en Ardennes nous mène du lac de Nisramont jusqu’au centre-ville de La Roche-en-Ardenne. Depuis ce centre féodal, nous rejoignons le bivouac du Golet en traversant les paysages ardennais. Ce point final de la journée est parfaitement situé pour attaquer la seconde étape de l’aventure le lendemain, avec l’Ourthe occidentale en ligne de mire.

Ce tronçon en packraft fait partie des plus prisés par les amateurs de packraft sur l’Ourthe. C’est une section très fréquentée par les guides en rando packraft, car elle offre un cours d’eau de classe I/I+, avec un courant vif qui permet de s’amuser en toute sécurité, sans difficulté technique majeure. Les rapides restent faciles à gérer et il suffit de maîtriser les bases du packraft pour avancer sereinement. Pourtant, ce jour-là, la neige et le froid ont eu raison de la plupart des aventuriers, et nous croisons très peu de monde ! Malgré cela, on ne se sent pas seuls : quelques randonneurs et des habitations de plaisance apparaissent sur les rives, apportant un peu de vie autour de nous. Dans la deuxième partie du parcours, après Maboge, la route longe même la rivière. Mais rien de tout cela ne diminue la magie de l’aventure que nous vivons.

Le lendemain, l’aventure prendra une toute autre tournure : l’Ourthe occidentale, bien plus sauvage et technique, ne peut être utilisée à des fins commerciales, et il n’y a ni sentier, ni route qui longent la rivière. Ce sera l’isolement total !

Départ du lac de Nisramont : lancement d’une micro-aventure en Ardennes sous le froid hivernal

Le point de départ de cette aventure en Ardennes se trouve au lac de Nisramont, là où l’Ourthe orientale et occidentale se rejoignent. Après ce point de convergence, l’Ourthe poursuit sa route, unie, traversant le paysage ardennais sur de nombreux kilomètres avant de se jeter dans la Meuse à Liège. Sur cette première journée d’expédition, nous nous arrêterons à la Roche en Ardenne. 

Nous arrivons tôt au lac de Nisramont et prenons le temps de préparer nos packrafts Mékong avant de nous lancer sur l’eau. Rapidement, la neige commence à tomber, recouvrant les rives d’un manteau blanc. Un véritable cadeau, d’autant plus qu’elle n’était pas attendue ! Cette neige transforme le paysage en un décor féerique. Mais au-delà de la beauté, cela ajoute aussi un petit défi, car nous n’avions pas prévu un temps aussi rude. La météo s’annonçait bien plus clémente, mais elle a été bien plus froide que prévu ce week-end-là.

Descente jusqu’à La Roche-en-Ardenne

Une chose est sure, et je peux désormais en parler en toute connaissance de cause : pagayer sur la partie sauvage de l’Ourthe en hiver, c’est une expérience inoubliable. Sur cette descente, le courant impose un rythme bien plus rapide que prévu, et on avance beaucoup plus vite que ce à quoi on s’attendait (on est largement dans les temps).

Rapidement, le méandre tant attendu de la journée se profile : celui qui contourne les rochers du Hérou. Un site splendide à découvrir depuis l’Ourthe (mais tout aussi impressionnant depuis le sommet !). D’ailleurs, une rando-bivouac entre Nisramont et Maboge, avec une montée au sommet du Hérou, est un itinéraire prisé par les amateurs de rando packraft.

À mi-parcours, nous faisons une pause bien méritée. Mais au-delà de ce point, les choses commencent à se compliquer. Le froid nous prend littéralement. Le plus difficile à gérer ? Les mains. J’avais des gants en néoprène, mais pas assez épais pour affronter cette météo glaciale. On commence à se poser des questions pour le lendemain, bien que la météo annonce une légère amélioration.

Après 20 kilomètres de descente, nous arrivons à La Roche-en-Ardenne, une halte parfaite avant de commencer la randonnée.

Randonnée vers le bivouac du Golet

Après avoir plié mon packraft Mékong, je chausse mes chaussures de trail et entame une longue marche de 22 km en forêt. Dès les premiers pas, nos sacs à dos, pesant 22 kg avec l’eau, se font sentir et nous rappellent la réalité de l’effort.

Au bout de quelques mètres, nous rejoignons la route, avec en toile de fond le majestueux château féodal de La Roche-en-Ardenne. Le décor est magnifique et nous aide à oublier le poids de nos sacs.

Dès que nous quittons le centre-ville, cette seconde étape de l’aventure devient aussi intense que la première partie en packraft. Le sentier grimpe sur les hauteurs de l’Ourthe, et bien qu’il n’y ait pas de grands points de vue, nous nous sentons totalement immergés dans l’âme des paysages ardennais. L’atmosphère est sauvage, tranquille, et les kilomètres défilent.

En fin de journée, nous arrivons enfin au bivouac du Golet, un endroit idéal pour passer la nuit en pleine nature. Ma tente Vaude Hogan SUL 2-3P XT m’attend, prête à me protéger du froid mordant.

Ce soir-là, la neige continuait de tomber, et on s’attendait à une solitude totale en arrivant au bivouac. À notre grande surprise, le site était déjà occupé par plusieurs « pseudo-randonneurs ». Après quelques échanges avec eux, il devient vite clair que personne n’a marché aujourd’hui. Tous sont venus uniquement pour le bivouac… Dommage ! Rien ne vaut la compagnie de vrais randonneurs, avec qui partager non seulement l’effort mais aussi une passion commune pour l’aventure.

Jour 2 : Packraft sur l’Ourthe occidentale et retour à Nisramont

Randonnée matinale et embarquement

Le réveil est glacial, mais l’excitation de la suite de cette micro-aventure en Ardennes me réchauffe. Après une bonne nuit dans nos duvets, on se réveille plus tard que prévu ! Nous nous dépêchons de plier nos affaires, faisant l’impasse sur le petit-déjeuner. Ce matin, nous préférons économiser du temps et nous réservons une double ration pour midi.

Après un dernier regard sur le bivouac, nous reprenons la marche en direction de l’Ourthe occidentale, avec 7 kilomètres de prévu. La randonnée aujourd’hui est moins agréable que la veille. On emprunte surtout des routes. Le bivouac du Golet n’était d’ailleurs pas exactement sur la boucle tracée pour cette aventure. Il a fallu faire un petit détour pour y arriver, mais au moins, on a pu passer la nuit sans risquer de braver l’interdiction du bivouac en pleine forêt ardennaise.

Descente de l’Ourthe occidentale en packraft

Les 20 kilomètres en packraft sur l’Ourthe occidentale sont parmi les plus mémorables de cette micro-aventure. Cette portion de la rivière est plus isolée, plus technique, et l’hiver rajoute encore une dimension au défi. Entre rapides modérés et longues sections silencieuses, l’adrénaline se mêle à la contemplation. Après plusieurs heures passées sur l’eau, on atteint enfin le lac de Nisramont, juste avant la tombée de la nuit ! Heureusement, on y arrive juste à temps. La pénombre tombe vite et on se retrouve à traverser le lac dans le noir total ! C’est une sensation impressionnante et magique. Mais on était vraiment heureux d’être sur le lac à ce moment-là, et pas encore sur la rivière. Il faut savoir que les cours d’eau sont soumis à des horaires de navigation, non seulement pour protéger la faune et la flore, mais aussi pour notre sécurité. Ce jour-là, il pleuvait un peu, et même avec nos lampes frontales, on ne voyait presque rien. Je n’ose même pas imaginer franchir des barrages ou traverser des passages techniques dans ces conditions.

En bref, tout a bien commencé et tout a très bien fini. Cette arrivée nocturne au lac de Nisramont conclut parfaitement notre micro-aventure en Ardennes.

Les indispensables à connaître pour naviguer sur l’Ourthe

L’Ourthe, et d’autres cours d’eau wallons, sont régis par des règles de navigation qu’il est important de connaître. Le site kayak.environnement.wallonie.be regroupe toutes les informations essentielles avant de partir.

Tout d’abord, il fournit des informations en temps réel sur la navigabilité du cours d’eau. En fonction des précipitations des jours précédents, il peut y avoir une interdiction temporaire de naviguer pour garantir votre sécurité, et il est crucial de respecter cela.

Au-delà de la navigabilité, on y trouve aussi des infos sur les périodes et horaires de navigation. À noter que l’Ourthe occidentale ne peut être naviguée en dehors de la période hivernale (annexe 1C du règlement kayak). Cette micro-aventure est donc spécifiquement hivernale et s’adresse à un public prêt à affronter des conditions plus difficiles. En hiver, les horaires de navigation sont aussi adaptés. Commencer une heure plus tôt que prévu, selon moi, ne pose pas de problème, tant que la visibilité est suffisante. Cependant, je comprends que certains puissent ne pas être d’accord avec cela, considérant l’impact sur la faune locale. En revanche, je trouve impératif de respecter l’heure de fin. Mon expérience décrite plus haut montre bien qu’on peut vite se retrouver mal embarqué si on ne suit pas cette règle.

En plus de ces règles, il est essentiel de lire les topo-guides avant de partir. Ils sont dispos sur le site de kayak environnement cité plus haut. Ils contiennent des informations sur les difficultés potentielles sur le parcours. Si cela n’est pas trop crucial pour la section entre Nisramont et La Roche-en-Ardenne, c’est vraiment indispensable pour l’Ourthe occidentale. En effet, il y a plusieurs obstacles sur cette portion, dont des barrages infranchissables.

Une astuce pour repérer facilement les obstacles ?

En général, le cours d’eau devient très calme avant un barrage. Ce ralentissement indique qu’un obstacle se profile, et il vaut mieux se préparer à sortir de son packraft à ce moment-là.

Sur l’Ourthe occidentale, un repérage préalable peut être utile, mais nous avons pu nous en passer en approchant lentement des obstacles. L’un des barrages est un peu plus compliqué à contourner, car il nécessite de sortir de l’eau et de traverser une section assez abrupte de la forêt. Ce n’est cependant pas un problème pour des aventuriers comme nous. Les autres sorties, plus en aval, sont quant à elles plus faciles à franchir.

Équipement essentiel pour une micro-aventure en Ardennes hivernale

Pour réussir une micro-aventure en Ardennes, il faut un équipement adapté aux conditions hivernales, alliant légèreté et protection thermique optimale. Si l’aventure te tente mais que tu n’es pas encore équipé, pas de souci : tu peux tout à fait louer ton packraft ! On te conseille de passer par Luc de chez Packandraft. Si tu es abonné à notre guide promo, tu as un code promo qui te donne -15% sur ta réservation ! Au-delà du packraft, les éléments que je mentionne ici sont des investissements raisonnables et utiles pour plein d’autres micro-aventures.

Voici une liste des essentiels que j’ai pris dans mon sac à dos. Je ne vais pas être exhaustif, mais cela te donnera une bonne idée de ce à quoi penser. Et comme je n’ai pas un budget illimité, j’ai aussi réutilisé du matériel qui n’est pas spécifiquement dédié au packraft, mais qui a parfaitement fait le job !

Packraft et accessoires

  • Packraft Mékong avec pontage (amovible pour une utilité 4 saisons) : Protège du froid et des éclaboussures.
  • Pagaie démontable en carbone, 4 parties : Super pratique pour le transport, en plus d’être légère et performante.
  • Gilet de sauvetage : La sécurité avant tout. J’ai opté pour un modèle léger Anfibio Buoy Boy (https://www.prepshop.nl/).
  • Pochettes étanches : Même si la rivière est calme, crois-moi, ton sac à dos va se tremper à force de coups de pagaie ! Le top serait de tout mettre dans un sac imperméable, mais comme je n’en avais pas, j’ai recouvert mon sac à dos d’une pochette anti-pluie et mis mes affaires dans des pochettes étanches. Pour ce type d’expéditions, je privilégie des volumes de 2x15L pour le sac de couchage et le matelas, et des petites pochettes pour l’électronique et les sous-vêtements.
  • Élastiques de fixation pour le sac à dos sur le packraft
  • Sac à dos de randonnée adapté (Vaude Avox 75+10) : Même si le packraft est réputé léger et compact, il faut quand même réussir à tout caser, en plus du matériel de bivouac. C’est finalement le plus gros défi en termes d’équipement pour cette micro-aventure ! Arriver à emporter tout le nécessaire pour les conditions hivernales, pour la navigation, la randonnée et le bivouac, c’est tout un art. Avec le sac Vaude, j’ai pu caser 22 kg de matériel sans trop sacrifier le confort. Et il est solide, sans être trop lourd.

Vêtements et protection contre le froid

  • Combinaison sèche (idéale mais coûteuse)

Ou

  • Hiko Paddler Long John 3mm : Parfait pour se protéger du froid de l’eau, avec une veste hardshell (Vaude Monviso 3L) : Coupe-vent et imperméable.
    J’ai choisi cette combinaison plus abordable, mais surtout polyvalente. La veste m’a été utile à la fois pour le packraft, la randonnée et le bivouac.
  • Bottillons néoprène Hiko + chaussettes kayak Hiko : Garde les pieds au chaud, même en hiver.
  • Gants néoprène : Indispensables pour pagayer dans le froid. Mon choix s’est porté sur des gants cyclistes Castelli.
    Petit conseil : prends des gants de rechange ! D’autant plus qu’il y a de la randonnée derrière la session packraft. J’en avais 3 paires en réserve et elles ont toutes servi. Le néoprène est top, mais des gants imperméables (tant qu’on ne les trempe pas !) peuvent aussi faire le job.

Matériel de bivouac

  • Tente Vaude Hogan SUL 2-3P XT : Légère et résistante, comme il faut.
  • Matelas Vaude Winter 7L : L’isolation thermique, c’est la clé.
  • Sac de couchage adapté aux conditions hivernales : Incontournable pour dormir sous zéro. J’ai pris mon sac Mountain Hardware Rook ce jour-là, il faisait bien le job. Vaude m’a récemment expédié le sac de couchage Rotstein 1250 ! Une dinguerie pour faire face au grand froid mais il est trop lourd et encombrant pour cette micro aventure minimaliste. Il fallait trouver un juste compromis.
  • Chaussons d’hiver Exped : Comme je suis un peu frileux des pieds, ces chaussons ont été mes sauveurs. Il s’agit du modèle Exped down socks.

Conclusion de cette micro aventures en Ardennes

Cette micro-aventure en Ardennes a été une immersion totale dans un décor hivernal brut et sauvage. Loin des sentiers balisés, le mix packraft-randonnée-bivouac offre une liberté absolue, mais aussi des défis qui rendent l’expérience inoubliable. Avec une bonne préparation et le matériel adéquat, c’est une aventure accessible aux plus motivés. Alors, prêt à tenter l’expérience ?

baroudeursliegeois

Deux amoureux, passionnés de blogging, de nature et d'activités insolites et outdoor. Tout comme nous, vis des aventures extraordinaires près de chez toi !

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