Skip to main content

Pour l’année de mes 30 ans, je me suis lancé un défi qui me tenait à cœur depuis un temps : parcourir le GR20 en 3 jours. Pour une telle aventure, j’ai forcément dû me mettre dans des conditions « trail ». C’est-à-dire préparer le défi comme pour me préparer à concourir un ultra trail. Fort de mon expérience sur les 90 kilomètres du Mont Blanc aux portes du top 50, je partais confiant malgré ma « pause » trail en compétition depuis près de 3 ans. Je vous spoile d’entrée de jeu, j’ai fait face à une désillusion : la tentative du GR20 en 3 jours a été un échec. Pourtant l’aventure fut une réelle réussite tant j’ai apprécié découvrir le GR20 de cette façon, dans un effort qui me plaît au plus haut point, loin des chronos et sans ce sentiment d' »obligation de performance » des compétitions.

faire le gr20 en 3 jours corse

Pour ceux que cela intéresse, notez que je conte aussi mes aventures trail à Chamonix dans ce récit : Les courses trail du Mont Blanc : mes expériences (baroudeursliegeois.com)

Faut-il avoir déjà fait le GR20 pour prétendre y parvenir en une courte durée ?

Avant de me lancer dans cette aventure, je précise avoir réalisé auparavant le GR20 en 6 jours. C’est pour moi la meilleure façon de découvrir le GR20 une première fois, lorsqu’on partage l’amour de l’aventure et du trail. On prend le temps (à son niveau) d’admirer les paysages, de converser avec les autres aventuriers du GR20, et de s’octroyer quelques plaisirs sur le chemin (comme une baignade). Je n’ai jamais vraiment été tenté de m’aventurer sur des traces de grandes randonnées sur une quinzaine de jours. Je pense que je finirais par m’ennuyer. Par ailleurs, j’admire tous les finishers de ce formidable défi, peu importe le niveau.

faire le gr20 en 3 jours

Pour prétendre accomplir ce défi du GR20 en 3 jours, je ne pense pas qu’il soit indispensable de l’avoir déjà réalisé avant pour autant que vous êtes très familier à la pratique du trail longue distance ou que vous soyez un habitué de treks en montagne. Le tout : c’est d’avoir une excellente condition physique et d’être à l’aise sur des sentiers (très) techniques. Attention qu’un sentier technique de Belgique, n’est pas un sentier technique du GR20. Je me suis encore surpris de la difficulté impressionnante du parcours alors que je l’avais déjà réalisé. Il n’est pratiquement pas possible de courir tout du long. Pourtant, il faudra bien courir si votre objectif est de réaliser l’enterieté du parcours en 3 jours !

Les clés de la réussite pour terminer le GR20 en 3 jours

Vous savez quoi ? Je pense être armé pour boucler le GR20 en 3 jours. Pourtant, j’ai essuyé un échec. Je vous raconte ici quelles sont pour moi les meilleures astuces conduisant à la réussite d’un tel défi.

  • La cohésion de groupe

Au départ du défi, nous étions 3. Un ami proche de longue date, et un ami commun. Il faut dire que c’est osé de se lancer dans une pareille aventure quand on ne connaît pas chacun de ses partenaires comme sa poche. Bien sûr, ça joue car la réussite d’un tel défi dépend du niveau de chacun et surtout de la connaissance de chacune de nos qualités et faiblesses. Pour ce projet, il n’était pas question d’aller au bout seul, ou à deux. Dans cet objectif commun, on visait une réussite commune, soit arriver à la fin du parcours à 3.

Comme mentionné plus haut, au-delà d’assurer une bonne cohésion de groupe, il faut aussi (re)connaître les points forts et points faibles de ses partenaires. C’est clairement ce qui nous a fait défaut. L’un plus fébrile en descente, l’autre en montée, et enfin le troisième pouvant souffrir du manque de sommeil… Dès lors, pas question de s’éterniser sur les sentiers, mais quand les qualités et défauts ne sont pas harmoniques et ne permettent pas d’atteindre le rythme optimal et requis… alors c’est l’échec assuré.

  • Partir léger

Une autre clé, c’est bien sûr de partir léger. Nous avons eu la chance d’être assistés de nos copines dans cette aventure. Elles nous attendaient à Asco pour nous ravitailler et nous remonter le moral. On n’a pas vraiment lésé la quantité de matériel emporté mais il faut avouer que nous avons pris le strict minimum requis ! En effet, fonction des conditions météos, nous avons un back up pour du matériel additionnel auprès de nos chères intendantes à Asco lors de la première étape, et ensuite à mi-chemin, prévu à Vizzavone.

  • S’élancer en condition ‘trail’

Ensuite, je dirais qu’une autre clé de la réussite pour faire un GR20 en 3 jours, c’est de littéralement s’élancer en condition ‘trail’ dans cette aventure. On voulait réussir ce défi en minimisant la course, et ‘marcher’ quasi exclusivement. Pour moi, ce n’est pas suffisant. Une fois encore, les possibilités dépendent de l’état de chacun fonction du sentier, mais aussi de l’état de fatigue qui fluctue fort sur une journée. On a vite déchanté à la fin de la première journée, lorsque nous sommes arrivés à Asco. Nous n’étions pas assez avancés vu le timing déjà écoulé. On savait déjà qu’on n’y arriverait pas. Deux options s’offraient à nous : soit on visait le GR20 en 4 jours, soit on se contentait du nord. Notre séjour en Corse étant court et l’intensité du défi étant telle que nous avons préféré écourter l’aventure à la plus belle partie du GR20 : le nord (en 2 jours et demi tout de même).

  • Opter pour le défi GR20 en 3 jours au mois de septembre

Le choix de la période est clairement un élément qui va décider de votre sort ! Pour avoir déjà effectué un GR20 au début du mois de juin, je voulais m’éviter cette période car la probabilité de croiser de la neige sur les sentiers est trop importantes. En plus de ralentir fortement la progression, la neige nécessite souvent d’emporter des crampons, et prennent de la place et du poids dans le sac à dos. On a donc opté pour le mois de juillet mais ce fût une grosse erreur. Nous sommes partis un jour de canicule, au point qu’ils nous étaient impossible de dormir la première nuit, tant il faisait chaud dans la chambre d’hôtel à Calenzana. Bref, l’un de nous a même souffert d’une déshydratation sévère et a fini à l’hôpital (ce qui a joué dans le choix d’abandonner le trek, bien sûr) alors que nous buvions quasi 15L d’eau (avec des sels minéraux) par jour.

A refaire, je partirai au mois de septembre. On évite ainsi la canicule de Juillet/août, et on s’assure de parcourir des sentiers déneigés.

  • S’alimenter correctement

Un dernier conseil : profiter de chaque refuge pour manger un repas chaud et consistant ! On voulait s’éviter de perdre du temps dans ce type d’halte, et compter quasi exclusivement sur des barres énergétiques sucrées et salées, gels, sels minéraux, … comme j’ai toujours fait en ultra trail mais clairement, là ce n’était pas suffisant ! Était-ce induit par la chaleur ? Peut-être… mais clairement on s’est tous senti mieux après avoir mangé un vrai repas (après l’halte d’Asco). Il nous a littéralement manqué un bon repas lors d’une première halte, idéalement antérieure à Asco.

Le découpage des étapes pour parcourir un GR20 en 3 jours

Au départ de l’aventure GR20, nous avions prévu le découpage suivant :

  • Etape 1 : de Calenzana au Col de Vergio
  • Etape 2 : du Col de Vergio au col de Verde
  • Etape 3 : du col de Verde à Conca

C’est le meilleur découpage pour équilibrer au mieux les 3 efforts.

faire le gr20 en 3 jours Calenzana

En plus d’équilibrer les temps d’effort estimés de chacune des parties, l’avantage de faire escale à Vergio est de pouvoir passer la nuit dans un hôtel. On ne voulait pas lésiner sur la qualité des nuits de sommeil pour mettre toutes les chances de notre côté.

Sur notre défi, nous avons croisé le chemin d’un certain Guillaume Peretti. Nous ne l’avions pas directement reconnu, mais vu la vitesse à laquelle il nous a doublé, et s’est vite douté du phénomène. C’est à la suite d’une brève discussion qu’on a eue avec lui au refuge de Petra Piana qu’on a réalisé qui c’était.

D’ailleurs tout ça pour dire, qu’il nous a confié préférer s’arrêter à Manganu lorsqu’il s’élance sur le même type de défi d’un GR20 en 3 jours. Très franchement, nous ne considérions pas cela possible. A refaire, je préfère réellement retenter la même ambition du départ. Il est clair qu’étant à l’aise sur ces types de parcours, Guillaume nous confiait préférer tirer profit de ses capacités en s’éprouvant davantage sur la première journée, pour ensuite finir plus cool le reste du tracé. Encore faut-il donc disposer d’un rythme qui le permet (sans devoir non plus s’éterniser plus de 20h sur les sentiers).

Au terme de l’aventure GR20 nord (défi écourté), je vous présente le récap final de cette aventure.

Le matériel : un allié de choix

Avant de m’élancer sur ce défi, j’ai longuement testé du matériel trail pour m’assurer disposer de ce qui me convenait le mieux. Voici mes principaux choix :

  • Aux pieds, j’étais équipé d’une paire de Hoka One One Mafate. Sans regret. J’ai opté à deux reprises pour ce choix de chaussures, et toujours sans regret car parfaitement adaptées aux sentiers du GR20.
  • En sac trail, j’ai opté pour un sac d’une capacité total max de 20L de chez Silva. Il s’agit précisément du modèle Strive Mountain Pack 17+3. Ce sac trail ne figure pas parmi les marques populaires du trail, et pourtant il m’a littéralement conquis. J’avais testé un raidlight Revolutiv 24L mais compte tenu de sa fragilité, la différence de poids en faveur du raidlight n’a pas réussi à me persuader du changement. Finalement, c’est un choix assumé qui m’a clairement satisfait. Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié dans ce modèle, c’est la plaque en mousse prévue dans le dos. Même s’il s’agit d’un très léger surpoids à considérer, il participe grandement au confort. Je ne me souciais plus d’harmoniser la place de chacun de mes équipements dans le sac, de crainte de sentir une gêne au dos.
  • En lampe frontale, j’ai aussi opté pour la marque spécialiste Silva, avec la lampe frontale Silva trail runner free ultra. J’ai fortement hésité avec la PETZL Nao avec laquelle j’ai l’habitude de courir et j’ai finalement préféré emporter le modèle de chez Silva. J’aime beaucoup le principe du back up fourni via le système à pile.
  • En bâton, j’ai opté une fois encore pour la marque Silva avec des sticks 3 brins, en carbone. Ce choix ne m’a pas convenu. J’ai toujours pratiqué du trail en montagne avec un système à gant au niveau du bâton. Silva offre le même système mais le confort du gant est loin de celui offert par un modèle équivalent de chez Leki (les Trail running pliants). J’ai fini la main en sang, à force de frottement. J’ai donc terminé l’aventure sans les gants, me limitant dans l’utilisation du bâton.
  • En veste imperméable, mon choix s’est porté sur la veste trail de chez Cimalp. Je voulais éviter un modèle performant, léger et cher (et par conséquence fragile). Vu le parcours du GR20, j’ai préféré miser sur du performant uniquement. C’est naturellement que je me suis tourné sur le modèle de chez Cimalp Storm Pro (avec son ratio imperméabilité / respirabilité tout de même de respectivement 20000 mm et 80000 gr/m2/24 h).
  • Pour le sac de couchage, je suis parti avec le modèle Sea to Summit spark SpII. Honnêtement, je ne sais pas comment ce serait possible de partir sur ce type d’aventure avec un autre type de sac de couchage. Je n’ai jamais vu d’autres modèles capables de rentrer dans un sac de trail (à moins de 400€). Ce modèle allie légèreté et compacité. Il offre aussi un confort indéniable face à des températures parfois très fraiches en montagne.

Mon dernier conseil pour un GR20 réussi 

Pense à réserver ton logement sur le GR20. Nous avions booké chacune des nuits, même si nous avions pourtant dû annuler chacune d’elle. Finalement, on a eu beaucoup de chance de toujours trouver une place. Mais à titre d’exemple, sachez que le refuge de Manganu refusait de nous héberger faute de place. Nous ne comptions pas spécialement nous y arrêter, mais dans tous les cas, on était contraint de tenter le suivant. Pourtant le mois de juillet n’est pas considéré comme étant la période la plus prisée sur les traces du GR20, encore moins en pleine canicule.

faire le GR20 en 3 jours conseil
Booking.com
baroudeursliegeois

Deux amoureux, passionnés de blogging, de nature et d'activités insolites et outdoor. Tout comme nous, vis des aventures extraordinaires près de chez toi !

Leave a Reply