Le Tour du Mont Rose appartient à la Suisse, ce que le Tour du Mont Blanc appartient à la France. Le Mont Rose est le plus haut sommet de Suisse. Son point culminant est la pointe Dufour à 4634 mètres d’altitude.
Le tour du Mont Rose est à cheval entre la Suisse et l’Italie. Il permet de voir de nombreux sommets s’élevant au-delà des 4000 mètres. Les sites traversés sont entre autres Saas Fee, Zermatt, Macugnaga, Gessoney et Alagna.
Mes motivations à randonner le Tour du Mont Rose
Je devais me rendre à la mythique course de Sierre – Zinal, dans le val d’Anniviers. J’ai fait halte le jour précédent la course au très beau spot : le lac de Moiry, non loin de mon hébergement situé à Grimentz.

Je partais seul sur cette aventure. J’ai dès lors voulu l’enrichir d’une expérience supplémentaire personnalisée. Le Sentier de l’Europe (Europaweg) de Grächen à Zermatt me faisait de l’œil.
Cette randonnée est l’incontournable d’un baroudeur. Le sentier de l’Europe offre de sublimes paysages avec un passage sur la passerelle suspendue la plus longue du monde à Randa. Sur ce même sentier on peut observer une vue magnifique sur le Mont Cervin (Matterhorn) lors du final à Zermatt.

La passerelle suspendue, du nom de Charles Kuonen, est longue de 494 mètres et haute de 85 mètres au-dessus du niveau du sol. L’accès est gratuit.
Le Sentier de l’Europe de Grächen à Zermatt est considéré comme l’une des plus belles randonnées de 2 jours dans les Alpes. J’ai voulu réaliser cette aventure au lendemain de Sierre-Zinal. Je me suis lancé le défi de parcourir le sentier de l’Europe en 1 jour.
En me renseignant davantage sur l’itinéraire, je me suis finalement pris au jeu du défi sportif et finalement parti sur l’idée de parcourir la version longue: le Tour Du Mont Rose. Ce dernier me séduisait énormément vu l’ampleur du défi, et la beauté des paysages qui semblait s’y dresser. J’ai voulu tenter l’expérience. Il s’agissait là de ma première grande randonnée de 150 km au total. J’ignorais dans quoi je me lançais, et pensais pouvoir braver sans problème cette aventure.

Grächen est le point de départ du sentier de l’europe (Europaweg). Je suis parti de ce village pour réaliser le Tour du Mont Rose.
Etapes : résumé
Le tour du Mont Rose est officiellement divisé en neuf étapes, avec un total d’environ 150 kilomètres et 10.000 mètres de dénivelé positif. Le départ et l’arrivée se situent au sein du mythique village de Zermatt. En bref, le tour du Mont Rose passe par le col du théodule, continue vers l’Italie, et repasse en Suisse via le Monte Moro Pass.
J’ai opté pour une version « fast », avec 5 étapes. L’objectif était de doubler chacune des étapes, et finir par une cinquième étape plus courte, me permettant de directement reprendre la voiture vers la Belgique.
Voici le résumé de mes étapes :

J’ai débuté mon trekking à Grächen. Notez que Zermatt, point de départ officiel, est un village sans voiture (et c’est un plaisir !). Pour s’y rendre, il faut donc impérativement laisser sa voiture au village de Täsch et se rendre à Zermatt via un train.
En préparant la randonnée j’ai sans doute été très (trop) optimiste. Je me suis initialement basé sur les estimations de temps de chacune des étapes (indiquées sur la plupart des sites internet vous décrivant chacune des étapes officielles). Étant traileur, je pensais pouvoir diviser par deux ce temps et ainsi doubler sans trop de soucis les étapes. Je me suis surpris. La randonnée, ce n’est pas du trail. Si vous partez avec l’idée que vous êtes un traileur, et pouvez parcourir un tracé deux fois plus vite que le randonneur classique : réfléchissez-y à deux fois. Le sac à dos, les chaussures de marche, le degré d’autonomie, etc… tous ces facteurs sont à prendre en compte.
Etapes : les points clés
Etape 1 : Le sentier de l’Europe, de Grächen à Zermatt
D’après les estimations de temps officiels, la Sentier de l’Europe (la première partie de mon Tour du Mont Rose) se parcourt en 12h30 de marche (sans compter les pauses). Je suis donc parti à 8h15 du matin… et je suis arrivé à 20h15 à Zermatt. Je n’étais finalement pas loin de l’estimation annoncée. Mais cela restait bien plus tard que ce que je ne pouvais espérer. A cette heure-là, tous les restaurants étaient fermés. J’ai dès lors du consommer mes vivres du midi des jours suivants. Cette première journée de randonnée m’a donné une bonne leçon : dorénavant le départ c’est avant 7h00 ! Et il fallait que j’accélère le rythme.

Cet étape a été la plus technique du tracé, et comme attendu, la plus belle ! La vue est exceptionnelle tout au long du parcours.
Etapes 2 et 3 : entre Zermatt et le refugio Pastore, proche de Alagna Valsesia
L’étape 2 passe par le point culminant du Tour du Mont Rose, le col du Théodule, et son refuge à 3317 mètres d’altitude. L’ascension du Breithorn, qui s’élève à 4164 mètres, peut s’envisager depuis ce passage. Veillez à être accompagné d’un expert, et correctement équipé.
La longue ascension qui vous mène au refuge du Théodule vous permet d’admirer longuement le Mont Cervin (Matterhorn). Deux clichés impressionnant pris au cours de mon avancée vous séduiront sans doute :
C’est précisément pour le passage au col du Théodule que j’ai opté pour des bottines de marche plutôt que des chaussures de trail. En effet, nombreuses étaient les sources indiquant la nécessité de se munir de crampons pour franchir le col du Théodule. J’ai donc emporté mes crampons dans mon sac à dos. Les pentes n’étaient pas des plus terrifiantes. Je pense que j’aurais pu me contenter de crampons light compatibles avec des chaussures de trail.

D’autant plus que j’ai terriblement regretté mes bottines de marche. En effet, mes plantes de pieds ont longuement souffert du manque d’amortis. Je trouve ces chaussures très inconfortables (pourtant j’ai opté pour le modèle « haut de gamme » de chez décathlon).
Par sécurité, je vous conseille toutefois d’emporter de bons crampons, malgré leur poids non-négligeables. Pour peu que le passage soit davantage enneigé, cela pourrait s’avérer utile que d’avoir de bons crampons dans votre sac.
La suite du parcours me mène sur une belle descente, avec une remontée pour passer le Col Nord des Cimes Blanches. Vous survolerez ensuite de belles vallées sinueuses.

Le Refuge Pastore, arrivée de ma 3ème étape, est le meilleur refuge croisé au cours de mon périple. Il y a un contraste énorme entre les refuges Italiens et Suisses. L’Italie offre des repas bien plus copieux, et l’ambiance qui règne au sein des refuges est plus conviviale.
Sur le tracé de l’étape 3, vous remarquerez une tentative de raccourci avortée. Le parcours était très escarpé, et je craignais de faire face à un sentier de plus en plus technique au fur et à mesure de mon avancée. J’ai préféré opter pour un demi-tour et rester sur un tracé plus confortable.
Si je peux vous donner un conseil : évitez de prendre des risques quand vous randonnez seul. Sur le Tour du Mont Rose, j’ai eu la chance d’être très esseulé. Mais en cas de problème, cette chance peut devenir catastrophique.
Etapes 4 et 5 : du Refugio Pastore à Saas Fee, et le final vers Grächen
Je redoutais l’étape 4, longue de 47 kilomètres. J’ai débuté la randonnée à 5h45 du matin, à la frontale.
L’enchaînement Colle del Turlo et Monte Moro Pass sur la même journée fait mal aux jambes avec les 3000 mètres de dénivelés positifs à enchaîner.

Les 10 derniers kilomètres peuvent être couverts par l’intermédiaire d’un bus. Le tracé est d’ailleurs très monotone et longe la route. Par fierté, je ne me suis pas permis ce confort malgré les nombreux kilomètres déjà parcourus.

Saas Fee semble rassembler une grande communauté juive. Vous aurez l’occasion de croiser bons nombre de rabbins sur ces 10 derniers kilomètres. J’ai vu plusieurs familles arpentés les sentiers de randonnées dans cette zone.
Conclusion
Mon vécu sur les sentiers de randonnée du Mont Rose m’a montré qu’il ne faut pas sous-estimer les appréciations de temps.
Le Tour du Mont Rose est fabuleux. Personnellement, je le mets même devant le GR20 en termes de paysages.
L’expérience de la randonnée solitaire fut également une belle découverte, et un grand moment d’introspection. J’ai été très surpris du peu de monde croisés sur les sentiers, alors que c’était la Haute Saison. J’ai dormi plusieurs nuits seul dans des dortoirs pour 16 personnes.


Merci pour ce tuyau. Je l’essayerai bien l’année prochaine … Bonne soirée
Top! Si tu as des questions n’hésite pas.. 🙂
Salut, tu l’as fait à quelle date ?
À la mi-août 2017 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article !
Pensez vous que le terrain nécessite des chaussures de randonnée plutôt rigide ou des chaussures de rando basses légères suffiraient ? (Étant entendu qu’il y a un passage avec crampons mais crampons light suffisent)
Merci!
Bonjour. Avec mon expérience personnelle, je ferais le choix des chaussures de trail avec les crampons light. Depuis que j’ai randonné le GR20 de cette façon, j’en suis convaincu. Pour le Mont Rose, j’ai pris des bottines rigides et mes plantes de pied ont soufferts dans les longues étapes. A refaire, j’opterais pour les trails type Hoka Speedgoat avec l’amorti qu’il faut. Les chaussures de rando basses légères peuvent aussi convenir, mais juste être conscient que tes chevilles ne seront plus autant maintenues et qu’il y a un risque accru de se fouler (il faut avoir l’habitude de les solliciter). Puis dernier conseil, c’est randonner avec un sac à dos léger 😉
Bonne rando, et enjoy ! 😀
Bonjour ;
Merci pour toutes ces infos bien utiles !
Doit on réserver pour les refuges au mois de juillet ?
Eric
Bonjour. S’il s’agit d’une nuitée à l’Europahutte, je le conseillerais oui. Autrement, je ne crois pas que ce soit absolument nécessaire même si forcément mieux.
Bonjour, est-ce que vous pouvez me confirmer que le bivouac est toléré sur tout le parcours ? Quelles sont les règles ?
Bonjour. J’ai interféré avec un autre randonnée sur laquelle j’ai fait de la rando-bivouac. Pour celle ci, j’ai toujours dormi en refuge. Je ne sais pas trop quelles sont les règles en vigueur pour le bivouac autour du Mont Rose
Bonjour,
Je serai tenté de suivre cette version du tour du Mont Rose en full autonomie avec une quinzaine de kilos sur le dos. Ce planning reste-t-il envisageable ?
Y-a-t-il possibilité de redescendre dans la vallé en cas de pépin ?
Qu’en est-il du D- quotidien ?
Merci pour cet article !